Journal Quotidien No 2
7 juin 2000
WomenAction 2000 | Live @ the UNGASS!

 

Home
Africa
Asia Pacific
Middle East
Latin America & Caribbean
Europe & North America
Live @ UNGASS
Search
Women & Media
About Us

 

Argentine: un réseau d'adolescents et adolescentes sur les avancées en matière de santé sexuelle

En mai dernier en Argentine, un réseau d'adolescentes et d'adolescents se sont rencontrés et ont progressé sur les questions de santé sexuelle et reproductive dans leur pays. La première rencontre du réseau a réussi à établir une Déclaration d'intention qui consiste à promouvoir des activités qui assurent les droits sexuels et reproductifs des jeunes de l'Argentine. Les participantes et participants ont aussi fixé des dates pour les jours de mobilisation collective.

 

Des millions de femmes ont besoin de meilleures politiques en matière de santé

Au mois de mars dernier, le Caucus santé a rédigé une déclaration dans laquelle sont clairement affirmés les préoccupations des femmes en matière de santé, qui est un droit humain fondamental. Dans cette déclaration, le Caucus traite des programmes d'ajustements structurels imposés à plusieurs pays en développement comme étant parmi les plus grands obstacles à l'accès des femmes à des services de santé adéquats. La commercialisation de la médecine en est un autre. La déclaration souligne aussi la nécessité de la participation des femmes à la prise de décisions les concernant et à l'élaboration de politiques publiques en matière de santé sexuelle et reproductive.

 

Éditorial

Face aux reculs de l'une des causes les plus importantes pour lesquelles se mobilise le mouvement des femmes du monde entier depuis de nombreuses années, la reconnaissance des droits sexuels et reproductifs, les émotions et les frustrations montent chez les femmes des ONG.

Après avoir fait un important pas en avant lors des Sommets et Conférences précédents, la méthode utilisée dans le processus de suivi de Beijing +5 permet à des factions et à des pays isolés de mettre de côté les engagements pris en particulier au Caire et à Beijing en 1995 et de revenir à la charge avec des positions rétrogrades.

Pour certains et certaines, la reconnaissance des droits reproductifs et sexuels est une question de droits humains, pour d'autres leur non-reconnaissance l'est tout autant. La préoccupation exprimée par les ONG est partagée par de nombreuses délégations gouvernementales qui ont classé ce thème comme principal point de polarisation qui se manifeste dans les plénières et dans les groupes de travail.

Selon les ONG de femmes et les délégations qui font de ces enjeux leur priorité, la liberté de prendre des décisions et le droit de choisir sont aussi primordiaux pour les droits de la personne qu'ils sont reliés aux droits humains fondamentaux. De plus, les processus sexuels et reproductifs sont l'une des principales causes de mortalité et de morbidité chez les femmes dans le monde.

Faire de la capacité reproductive des femmes un instrument implique des manipulations complexes de la sexualité humaine. Cette construction sociale transforme le corps des femmes en une matière première pour le travail reproductif. Pour cette raison, la reconnaissance des droits sexuels et reproductifs est reliée non seulement à la procréation mais aussi à toutes les " relations de travail ". Le travail reproductif, comme tout type de travail, peut être sujet à l'exploitation.

Il n'est donc pas surprenant que pour les femmes des ONG, la poursuite d'avancées et non pas de reculs dans la reconnaissance de ces droits n'est pas et ne sera jamais négociable.

 

Un son féministe sur Internet

Chaque jour, la Feminist International Radio Endeavor (FIRE) diffuse via Internet des émissions de radio sur la Session spéciale. FIRE priorise la radio parce qu'elle est économique et permet aux femmes d'utiliser leur meilleur moyen d'expression. Au lieu d'apprendre des logiciels électroniques de traitement du son, comme le leur conseillaient les techniciens, l'organisme a préféré brancher ses équipements dans l'ordinateur, réalisant à la fois un transfert de connaissances acquises et un bien meilleur son. FIRE participe aussi à des réseaux internationaux afin de partager des ressources et des connaissances et de faire la promotion du droit des femmes à communiquer.

 

L'orientation sexuelle et le besoin de reconnaître les droits de toutes les femmes

Il y a cinq ans, à Beijing, plusieurs militantes et militants des droits humains de partout au monde ont pressé les déléguées et délégués à reconnaître que l'orientation sexuelle a une place légitime dans le Programme d'action de Beijing (PAB). Malgré un lobby intensif et la défense passionnée de ce concept, ces deux mots - orientation sexuelle - ne se sont pas trouvés dans la version finale du PAB. Pis encore, le processus de négociation demeure tout aussi frustrant cinq ans plus tard. Des clauses discriminatoires à l'égard des lesbiennes renforcent les préjugés de notre société et ont un impact profond, non seulement sur la personne qui subit ces préjugés mais aussi sur les droits humains de toutes les femmes.

 

Pourquoi surfer quand on peut marcher ?

par Sharon Hackett Centre de documentation sur l'éducation des adultes et la condition féminine

Au Québec, l'année 1998 a vu la mise en chantier de deux grands projets : la Fédération des femmes du Québec lance une Marche mondiale, et le CDEACF, Internet au féminin. Le premier de ces deux projets, bien connu à travers la planète, est l'une des plus importantes mobilisations que des femmes aient entreprises ensemble. Le deuxième, de portée plus restreinte, permet de former plus de 300 groupes, aide des centaines d'autres à faire leurs premiers pas sur Internet et à la minorité francophone de commencer à combler un retard de cinq ans sur leurs consœurs anglophones d'Amérique du Nord.

Qu'ont en commun ces projets ? L'ouverture sur le monde qu'ils amènent au mouvement des femmes de leur région et le fait qu'ils n'auraient jamais pu se réaliser sans Internet.

Internet a permis à la Marche mondiale de maintenir des contacts entre plusieurs milliers de groupes dans un nombre toujours croissant de pays. Chaque pays, chaque région trouve ses propres " 2000 bonnes raisons de marcher ". Les femmes s'y rallient d'autant plus que l'action principale proposée en est une que les groupes de femmes pratiquent depuis des siècles : la marche.

Pour la féministe typique, il est moins évident de trouver " 2000 bonnes raisons de naviguer ". En Europe et surtout en Amérique du Nord, malgré de sérieuses lacunes à l'extérieur des grands centres urbains, les infrastructures sont plutôt robustes et bien développées et le branchement à Internet, relativement facile et peu coûteux. Mais le branchement n'est pas tout. L'achat d'un ordinateur a encore un impact majeur sur le budget des groupes, particulièrement les plus petits d'entre eux. Même lorsqu'un ONG est déjà familier avec le traitement de textes, il n'est pas du tout évident que l'organisme aura les connaissances techniques lui permettant de profiter de tout ce qu'Internet peut offrir.

Alors pourquoi naviguer ? Pourquoi ajouter du travail supplémentaire aux groupes qui ont - toujours - trop à faire déjà et qui disposent rarement de ressources financières pour assurer leur fonctionnement de base ? Afin que les membres d'un groupe puissent concevoir que les nouvelles technologies sont importantes pour lui, il faut réaliser un travail de sensibilisation. Lorsqu'elles voient les économies de temps et d'argent (en frais de téléphonie et de télécopie, par exemple) qu'elles pourront réaliser en utilisant Internet, lorsqu'elles voient la richesse des ressources documentaires mises en ligne par les universités, les gouvernements et les ONG, il n'est pas rare que les groupes de femmes fassent des efforts spéciaux pour surmonter les obstacles financiers qui se posent à l'exploitation des nouvelles technologies.

C'est alors qu'elles ont le plus besoin de formations adaptées, de formations qui leur permettront d'aller au-delà d'une utilisation " de survie " et de passer à un véritable militantisme " branché ". Mais, une fois que les membres d'un groupe ont leurs adresses de courriel et commencent à échanger des documents Word, elles croient trop souvent que tout est réglé du côté technologique. La quantité croissante d'informations, de pétitions, d'appels à l'action qu'elles reçoivent leur semble plus un problème qu'une aide à leur action. " Après tout, rigole une militante, mes pauvres élus ne peuvent digérer qu'un certain nombre de télécopies de moi par jour... " Pourtant, les technologies de l'information et des communications sont tellement plus qu'une extension du télécopieur !

L'échange de courriels, ce n'est qu'un début à ce que les nouvelles technologies peuvent apporter. Il faut faire preuve d'autant d'inventivité dans l'utilisation de tout l'éventail des technologies dont nous disposons que dans nos recherches de financement. À moyen terme, il en va de notre survie en tant que mouvement. La liste de bonnes pratiques en TIC pourrait s'allonger indéfiniment, mais le principe qui les sous-tend est toujours le même :

sans information il n'y a pas de participation !

La conférence de Beijing a sonné le réveil pour beaucoup de femmes par rapport à cette vérité. Depuis, la participation des groupes au suivi de Beijing a été grandement facilitée par l'utilisation des TIC : beaucoup d'entre vous avez pu le constater à travers les informations diffusées par les réseaux WomenAction depuis quelques mois.

Sans le courriel il n'y aurait pas de Marche mondiale. Sans les médias de femmes sur Internet, on ne pourrait pas suivre le processus d'évaluation de la Plate-forme d'action de Beijing. Sans les nouvelles technologies, il n'y a pas de mouvement des femmes planétaire efficace.

Ce qu'il nous faut, c'est une utilisation stratégique des TIC. Ce qui nous permettra d'accéder à de telles pratiques, c'est une formation adaptée et un financement adéquat des groupes.

 

Envoyez votre matériel, vos déclarations, vos informations à WomenAction!

NEWS@WOMENACTION.ORG

WomenAction s'engage à diffuser des informations sur ce qui se passe ici à UNGASS afin de rejoindre autant de militantes que possible à travers le monde. À cette fin WomenAction produit un journal quotidien, qui est diffusé par des listes d'envoi et aussi sur le site de WomenAction http://www.womenaction.org Nous serons ravies de recevoir vos informations : déclarations, annonces de réunions, articles... tout ce que vous voudriez faire connaître.

Vous pouvez soit nous l'envoyer par courriel à news@womenaction.org soit nous l'apporter sur disquette ou sur papier. Vous nous trouverez au 2e étage du Church Center, 777 UN Plaza.


Équipe: Dafne Sabanes Plou (editor), Sonja Boezak, Mavic Balleza, Irene Leon, Anne Walker, Lenka Simerska, Malin Bjork, Thais Aguilar, Sonia del Valle, Maria Eugenia Miranda, Cheekay Cinco
Traductrices: Sharon Hackett, Nicole Nepton, Roxanna Sooudi
Photographes: Lin Pugh, Anoma Rajakaruna, Maria Suarez
Design et mise en pages: John Napolitano
Politique éditoriale : WomenAction est un réseau mondial d’information ayant comme but à long terme l’empowerment des femmes en accordant une attention spéciale aux questions des femmes et médias. Ceci est un journal indépendant et trilingue qui apporte une refléxion critique sur les activités de la Session spéciale afin d’exprimer les opinions et de stimuler les débats.

 


Home | Africa | Latin America & Caribbean | Europe & North America | Middle East | Live @ UNGASS | Search | Women & Media About Us