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Les contacts avec les médias

Les membres de la Global Women's Media Team, New York, juin 2000.
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Les groupes de femmes travaillant dans le domaine médiatique ont appris qu’il est essentiel d’établir des rapports positifs avec les institutions et les professionnels des médias s’ils souhaitent améliorer l’image et la position des femmes dans les médias. Ils ont aussi appris qu’ils doivent arrêter de se plaindre du caractère inadéquat du contenu médiatique et opter pour la critique constructive. De nombreux groupes voués à la promotion de la femme dans les médias se sont rendu compte que le moyen de mieux se faire entendre dans les médias est d’établir des alliances fortes avec des professionnels des médias sympathisants, qu’ils soient journalistes ou gestionnaires. Forger des alliances avec les médias est un objectif à court terme tout autant qu’à long terme. Ce qui compte, c’est de veiller à ce que les médias traitent des préoccupations, des réussites et des activités des femmes dans une perspective et avec une sensibilité sexospécifiques, et qu’ils le fassent de façon honnête et durable.

Il faut une certaine compétence pour faire adopter par les médias des perspectives et une sensibilité sexospécifiques. Les groupes de femmes ont dû trouver des moyens innovateurs pour que les médias restent informés de leurs préoccupations, tout en coopérant avec les professionnels des médias. Plus que tout, il faut continuer à éduquer ces professionnels, hommes et femmes.

Les meilleures pratiques d’envergure mondiale

Isis International-Manila a organisé l’équipe Global Women´s Media Team (GWMT) à l’occasion de la Session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies (UNGASS) consacrée à l’évaluation de la mise en œuvre de la Plate-forme d’action de Beijing, qui a eu lieu à New York du 5 au 9 juin 2000. L’équipe était chargée de couvrir les débats de la Session extraordinaire et d’en informer les organisations de femmes, les ONG et les médias.

L’équipe a réuni 13 stagiaires associées à des ONG de femmes, deux rédactrices formatrices, une responsable de la liaison avec les médias, une responsable des fonctions administratives et une coordinatrice de projet. Les stagiaires ont assisté à l’atelier préparatoire et à des sessions quotidiennes avec les rédactrices formatrices à titre de personnes-ressources. Elles ont rédigé les nouvelles et des articles de fond qui ont été distribués aux agences de presse à New York et dans leurs propres pays ainsi qu’aux grands organes de presse internationaux.

Le projet de l’équipe était unique en son genre, car il combinait le reportage avec une formation pratique. La mise en œuvre du projet avait exigé une planification judicieuse et une collaboration avec différents réseaux et institutions. L’équipe GWMT a produit 49 articles et communiqués de presse en anglais, dont certains étaient traduits dans d’autres langues, et les a transmis à 168 journaux, chaînes de radio, de télévision et médias électroniques à travers le monde en utilisant la liste d’envoi et le télécopieur de la salle de nouvelles de Beijing+5. Les articles ont été affichés sur le site de WomenAction (www.womenaction.org) et sur la liste d’envoi de apwomen 2000. Plusieurs organes de médias à travers le monde ont utilisé les communiqués de l’équipe. Depuis la Session extraordinaire, les membres de l’équipe ont continué leur travail de diffusion externe dans leurs pays respectifs.

La composante formation comprenait également un atelier sur la surveillance des médias et sur les échanges par réseaux animé par Gabrielle le Roux, de Media Watch d’Afrique du Sud, ainsi qu'un atelier de formation pratique sur la diffusion par Internet donné par le groupe Feminist International Radio Endeavour (FIRE). En rétrospective, il est évident qu’une plus grande somme d’argent au moment opportun aurait permis aux organisatrices de faire un meilleur travail.

L’agence Women's Feature Service (WFS) est une agence de presse internationale qui distribue des nouvelles et des articles de fond sur les questions de développement d’un point de vue tenant compte des sexospécificités. Créée en 1978 par l’UNESCO, à l’occasion de la Décennie des Nations Unies pour la femme (1975-1985), l’agence était chargée de faire passer des articles et des analyses signés par des femmes dans les médias grand public en vue d’influer sur les politiques relatives aux femmes et au développement. C’était un projet de Inter Press Service, une agence de presse du Tiers-monde dont le siège était en Italie de 1978 à 1990. Depuis 1991, cette agence fonctionne en tant qu’organisation indépendante de sa base à New Delhi en Inde.

L’agence WFS produit actuellement 432 articles de nouvelles et 480 articles de fond rédigés par 120 femmes journalistes de 30 pays différents, dont la majorité se trouvent au Sud. Depuis 1980, elle couvre systématiquement les conférences régionales et internationales de l’ONU sur la femme et a publié un journal quotidien à la Conférence de Beijing et à d’autres conférences, faisant ses reportages en anglais, en espagnol et, parfois, en français. Ces articles sont également offerts aux médias grand public qui sont des clients réguliers du WFS. Le WFS offre à ses collaboratrices une formation en ligne et travaille avec diverses organisations de la société civile en leur donnant des conseils sur la façon d’établir et de maintenir des contacts avec les médias.

Afrique

Pendant ses Seize jours d’activisme contre la violence à l’égard des femmes, la Coalition of Violence Against Women (COVAW-K), qui a sa base au Kenya, a établi ses premiers rapports de travail avec les médias. À titre d’organisation de protection des droits de la femme, elle travaille à l’élimination de toutes les formes de violence à l’égard des femmes et à la promotion des droits fondamentaux des femmes. Depuis sa formation en 1995, la COVAW-K effectue un travail de sensibilisation auprès des femmes, des hommes et des jeunes sur le problème de la violence faite aux femmes. Grâce à un débat public dans les médias, le problème de la violence à l’égard des femmes a été inscrit à l’ordre du jour local et national.

Devenus une campagne annuelle mondiale, les Seize jours d'activisme sont célébrés au Kenya depuis plusieurs années maintenant. En mettant les médias à contribution, il a été possible de susciter un débat public ouvert sur les différents aspects de la violence à l’égard des femmes — rompre le silence, détruire les mythes et remettre en cause certaines traditions culturelles révoltantes. Les femmes, les hommes et les jeunes sont plus conscients des différentes manifestations de la violence à l’égard des femmes. Il était nécessaire d’établir des rapports avec les médias pour que ceux-ci rapportent sans préjugé les cas de violence à l’égard des femmes et pour faire connaître les activités de la Coalition, afin que les gens sachent où s’adresser en cas de besoin.

Cette campagne a produit d’excellents résultats : beaucoup de femmes sont devenues conscientes du problème et ont décidé de prendre part aux activités dans leur quartier ou voisinage. Certaines personnes que la COVAW aide actuellement avaient contacté la Coalition à la suite de la campagne dans les médias. Les journalistes sont plus conscients du problème et la COVAW va certainement continuer à travailler avec les médias pour garder le débat " en vie ".

À Bujumbura, au Burundi, c’est à l’occasion de la Journée mondiale de la population de 2000 que la campagne médiatique Saving Women´s Life a été organisée. Un réseau de journalistes a été constitué avec la collaboration des institutions gouvernementales et d'ONG locales. Des articles ont paru dans différents journaux, des émissions de télévision et de radio ont été réalisées et diffusées, et une vidéocassette sur la Semaine mondiale de la population de 2000 a également été produite. On a diffusé un débat à la radio et à la télévision, on a lancé un jeu-concours sur la santé reproductive et on a recueilli des témoignages sur des cas où des organisations ont sauvé la vie à des femmes (telles que l’Association of Women Lawyers et le groupe Iteka League). On a décerné des prix pour un concours de dessin dans les écoles organisé dans le cadre d'un projet du Fond des Nations Unies pour la population destiné aux enfants et aux jeunes de 6 à 18 ans. On a placé des affiches et des bannières à Bujumbura sur le thème " Sauver la vie des femmes ".

Asie et Pacifique

Au Népal, le Women´s Communicators Group a animé un atelier d’orientation sur la sexospécificité à l’intention des professionnels des médias pour décourager les reportages ne tenant pas compte de la perspective des femmes et la représentation des femmes sous un jour négatif. Les objectifs de l’atelier étaient de faire comprendre aux journalistes les concepts fondamentaux de la parité hommes-femmes, d’améliorer leurs compétences analytiques pour assurer des reportages équitables et pour renforcer les efforts d’intégration de la cause des femmes dans les médias.

Dans le but d’établir une collaboration et des partenariats avec des associations de journalistes, des éducateurs médiatiques et des spécialistes des rapports hommes-femmes, le groupe a rédigé un manuel de formation en consultation avec des éducateurs médiatiques reconnus afin d’assurer le contrôle du processus. À la suite de l’atelier d’orientation de base, le groupe a organisé une session de formation de formateurs (FDF) pour produire des formateurs sensibles à la cause des femmes parmi les professionnels des médias. D’autres ateliers de suivi de plus petite envergure ont été organisés pour fournir aux nouveaux formateurs l’occasion d’utiliser ce qu’ils avaient appris.

Un exercice de surveillance des médias faisait suite à ces sessions. On a pu remarquer une augmentation de la couverture des questions concernant les femmes, et les reportages étaient également devenus plus sensibles à leur cause.

En Australie, la Media Entertainment and Arts Alliance (MEAA) a entrepris une recherche sur la situation des femmes qui travaillent dans les médias, qui constituait un des volets d’une étude plus large menée par la Fédération internationale des journalistes. Le but de la recherche était d'examiner la situation des femmes qui travaillent dans les médias et de déterminer quels étaient les facteurs qui influent sur leurs rôles dans les organismes médiatiques à travers l’Australie.

Le questionnaire a été distribué à 3 000 femmes travaillant dans la presse écrite, la radio et la télévision. Il portait sur le recrutement, l’égalité de salaire, la promotion, la ségrégation professionnelle, la formation et le développement personnel, les conditions de travail, les congés de maternité, les garderies, le harcèlement sexuel, l’égalité des chances d’emploi ainsi que le rôle et la perception du syndicat.

L’Alliance a reçu 368 réponses (un taux de réponse de 12,3 %). Le sondage a révélé que les problèmes les plus importants étaient les chances égales d'avancement, les garderies et le harcèlement sexuel. Il était évident, par exemple, " que les responsabilités familiales influent sur le travail des femmes dans les médias " ; presque 10 % des répondantes ont déclaré qu’elles avaient dû quitter leur travail pour des raisons associées à la grossesse. Par ailleurs, 51 % des répondantes ont dit avoir dû supporter des remarques ou des gestes sexistes ou d’autres formes de harcèlement qui ont ébranlé leur confiance et nui à leur travail.

Avec les résultats concrets dont elle dispose, l’Alliance MEAA prévoit prendre des mesures pour réduire l’ampleur de la discrimination directe et indirecte au travail et identifier les problèmes contemporains qui préoccupent les femmes travaillant dans les médias.

Monde arabe

Le Centre de la Femme arabe pour la formation et la recherche (CAWTAR), qui a son siège à Tunis, est un centre de référence pour la région arabe qui aide les gouvernements et les ONG à intégrer une approche sexospécifique dans leurs politiques et programmes pour l’avancement de la femme. C’est un centre d’information qui s’efforce de conscientiser les décideurs et les planificateurs en vue d’assurer qu’un plus grand nombre de femmes participent à la prise de décisions dans tous les domaines et à tous les niveaux, et de faire reconnaître la contribution des femmes au développement.

Le CAWTAR a institué trois concours pour choisir les meilleurs articles sur les thèmes suivants : " Femmes arabes 5 ans après Beijing ", " Le 8 mars dans les pays arabes ", " Les plus grands progrès pour les femmes dans votre pays " et " Que signifie la modernité pour la femme arabe du 21e siècle ? ".

L’intention principale du premier concours était de faire connaître la Plate-forme d’action de Beijing et de contribuer à la mise en œuvre des recommandations de la Conférence de Beijing en ce qui a trait à la lutte contre la discrimination à l’égard des femmes, au respect des droits de la femme et à la plus grande participation des femmes au développement. Les réactions positives à cette initiative, en plus de la contribution de plusieurs partenaires à la réussite de ce premier concours, ont grandement ajouté au succès du deuxième concours lancé en l’an 2000. Lors du premier Sommet des femmes arabes, organisé au Caire en Égypte en novembre 2000, l’année 2001 a été déclarée " Année de la femme arabe ". S'inspirant de cette décision, le CAWTAR a décidé d’organiser un troisième concours destiné aux journalistes arabes de la presse écrite pour les encourager à suivre les manifestations de cette année et à réfléchir au troisième thème cité plus haut.

En organisant ces concours, le CAWTAR cherche à identifier les journalistes qui sont capables d’intégrer la sexospécificité à leurs articles et à présenter une image plus diversifiée de la contribution des femmes arabes au développement. Le Centre veut mettre à la disposition des journalistes la documentation nécessaire — traitée et fournie par le CAWTAR — pour produire des articles de fond sur les thèmes prioritaires. Ce faisant, il espère aider les médias à réaliser des reportages plus sensibles à la cause des femmes et ainsi contribuer à promouvoir et à protéger les droits des femmes dans les pays arabes.

L’Arab Women Media Centre en Jordanie s’occupe principalement de former et d’éduquer les femmes dans les médias pour qu’elles soient plus fortes au travail. Le Centre offre également une éducation relative aux médias destinée au personnel des autres domaines et au public. Il prévoit diriger une agence médiatique (presse écrite, audio, vidéo) qui se spécialiserait dans les droits de la femme, de l’enfant et de la famille. Il comporte également un centre de formation médiatique qui aide les femmes des médias au chômage à trouver un emploi et les protège contre l’exploitation par les agences de presse.

Le Centre a de bons contacts avec le gouvernement ainsi qu'avec les institutions médiatiques des ONG. Ses activités et ses contributions ont été bien accueillies par les médias et publiées dans des journaux quotidiens et hebdomadaires. Des chaînes de télévision et des stations de radio locales et étrangères ont également couvert son travail.

Europe et Amérique du Nord

Au Canada, un projet radiophonique intitulé Plus qu’une seule douzaine était fondé sur les 12 domaines de préoccupation de la Plate-forme d’action de Beijing. Son but était de développer des outils que pourraient utiliser les formateurs et les éducateurs travaillant avec des élèves d’écoles secondaires et autres pour leur faire connaître les efforts des femmes qui ont travaillé et continuent de travailler à l’échelle internationale sur ces douze domaines critiques.

Le projet a permis de réaliser 24 émissions de radio (accompagnées de guides d'enseignement et d'audioscripts) et de produire un disque compact, qui ont été distribués à grande échelle aux éducateurs, principalement au Canada mais également à l’échelle internationale par l’intermédiaire d’agences de développement. Les guides se sont révélés très populaires et, avec les émissions de radio correspondantes, ont été adaptés en ateliers pour les enseignants. Ce projet est unique par sa forme multimédia, par le fait qu’il porte sur les 12 domaines de préoccupation et qu’il est destiné à un public de jeunes.

Fondées en France en 1996, les Pénélopes sont l'équipe-choc du journalisme féministe. Dès le début, elles ont mis en place une " stratégie d'envahissement " : d'abord Internet, ensuite les autres médias. Selon Joëlle Palmieri, cofondatrice des Pénélopes, " ce que nous a permis Internet, c'est la création de notre propre canal de diffusion. Nous pensons que c'est déterminant. Nous ne sommes pas dépendantes d'une instance politique ou d'un pouvoir économique pour émettre. J'irai jusqu'à dire que notre stratégie à toutes devrait consister à avoir notre propre satellite ! "

La création du site des Pénélopes en 1997 leur a permis effectivement d'émettre des contenus en grand nombre: ratissant la planète au féminin, elles y diffusent de nombreuses informations, " la plupart inédites, au moins en France, car sélectionnées dans une perspective de genre ". Ce site et leur stratégie dite de " harcèlement médiatique " leur ont valu une couverture médiatique exceptionnelle : des entrevues, articles de journaux, et rapidement des invitations de la part de médias à leur fournir des contenus. CanalWeb, première télévision interactive francophone, leur demande une émission hebdomadaire. CanalWeb fournit l'infrastructure technique (techniciens, machines, serveurs…) tandis que les Pénélopes fournissent tous les contenus : une émission féministe d'une heure chaque semaine.

L'expérience et la crédibilité gagnées à créer cette émission chez CanalWeb ontfinalement permis aux Pénélopes de s'en affranchir un an plus tard. Premier coup d'éclat : pendant les six journées que dure la Session extraordinaire " Femmes 2000 ", les Pénélopes s'associent à WomenAction pour offrir une couverture véritablement multimédia de l'événement. Chargées du volet télévision, elles montent un studio sur les lieux où elles accueillent plus de 50 femmes de toutes les régions du monde afin de discuter de sujets allant des médias aux conflits armés en passant par la santé, la mondialisation, l'environnement, la francophonie. Depuis, elles sillonnent la planète pour créer leur propre émission mensuelle, nomade, internationale, qu'elles diffusent sur leur propre serveur.

Si la télévision par Internet n'est pas à la portée de toutes les auditrices, cette stratégie porte tout de même des fruits. La télévision a un langage, une dynamique qui lui est propre, mais qui est connue des femmes du monde entier. Cette dynamique permet de recueillir des témoignages qu'aucun autre média ne pourrait capter. De plus, les émissions réalisées constituent une banque d'archives télévisuelles très riches qui pourront un jour être diffusées plus largement.

Entre temps, les Pénélopes envahissent les autres médias : une chronique dans l'hebdomadaire de gauche Politis leur permet une large diffusion par un média écrit, et elles n'ont bien sûr jamais renoncé à Internet. Depuis qu'elles ont intégré European WomenAction à l'automne 1999, elles ont pris un leadership dans la couverture d'événements importants tant " officiels " (CSW, UNGASS, Davos) que " parallèles " (le Forum social mondial à Porto Alegre, le Sommet des peuples des Amériques à Québec). Leurs articles brefs et percutants ont fait le tour du monde, informant les femmes qui ne pouvaient être présentes. Palmieri résume ainsi l'approche des Pénélopes face aux médias : " Il faut entrer en force, en étant le plus professionnelles possible… Nous pouvons inverser le rapport de force parce que nous avons les contenus et les pratiques. Le tout est de les valoriser. Il faut impérativement avoir une stratégie offensive, voire agressive. Nous n'avons rien à perdre, tout à gagner ! C'est ainsi que nous pourrons changer l'image des femmes dans les médias : en tant qu'actrices (auteures, conceptrices, artistes, réalisatrices…), en tant que sujet (vie quotidienne, politique, travail, violences…), en tant que public. "

Amérique latine et Caraïbes

Au Mexique, des journalistes ont organisé le groupe CIMAC (Communication et information pour les femmes), un organisme multimédia qui cherche à influencer les médias nationaux et internationaux en leur faisant accepter une perspective sexospécifique. Les hommes et les femmes membres de CIMAC s’attachent à produire et à distribuer aux médias de masse de l’information sur la situation de la femme, la santé sexuelle et génésique, les droits humains des femmes et la violence faite aux femmes. CIMAC a été fondé en 1987 et, grâce à la crédibilité qu'il a acquise, il a pu créer un réseau de journalistes il y a dix ans. Il possède une agence de presse et un centre de documentation comportant des archives de journaux et des publications qui est ouvert au public.

CIMAC surveille également les journaux mexicains ; il agit comme consultant auprès des organes de presse et des journalistes qui veulent travailler dans une perspective sexospécifique. Il donne en outre une formation aux journalistes et aux personnels médiatiques sur l’équité entre les sexes.